Francia Marquez, noire, mère célibataire, militante des droits de l’homme et de la femme et de la défense de l’environnement, qui a quitté sa maison menacée de mort pour avoir défendu sa terre, originaire d’une des régions les plus violentes du pays, le Cauca, terre de noires, des sorcières et des résistantes… sera la prochaine vice-présidente de la Colombie, où la gauche n’a jamais gouverné. Une tâche difficile, immensément difficile, mais porteuse d’espoir, car elle ouvre des portes, elle apporte de nouvelles utopies qui permettent de construire une nouvelle culture du dialogue et de bientraitance dans un pays où la violence est un langage commun, où le mépris des dominants est le pain quotidien. Une tâche colossale pour une femme admirable qui tentera de réparer le « grand utérus » comme elle l’appelle, et de recoudre, retisser et réparer les dettes historiques envers les jeunes, les noirs, les femmes, les paysans, les diversités et les opprimés… jusqu’à ce que la dignité devienne une habitude.
* extrait de son premier discours en tant que vice-présidente de la République
** Merci à Carolina Urueta pour son illustration pour Volcanicas.com