Les élections régionales et locales en Espagne (mai 2015) ont bouleversé l’échiquier politique espagnol. Les victoires aux municipales de nouvelles coalitions citoyennes issues des mouvements associatifs met en échec le bipartisme (Parti Populaire/Parti Socialiste) dominant depuis la Transition démocratique de 1975. Vainqueurs dans 7 grandes villes du nord au sud du pays, ces coalitions appellent à une transition d’un autre type en bousculant les mentalités et la culture politique et en forçant, dans la plupart des cas, à gouverner en mode minoritaire c’est à dire à composer avec les différents partis.
Les nouveaux élus sont issus des mouvements sociaux et font leurs premiers pas en politique active. Leurs « non-partis » ont, pour la plupart, au plus une année d’existence mais les associations où ils ont milité ont connu des mobilisations et des victoires locales significatives. À y regarder de plus près, la nouvelle culture politique qu’ils proposent est ancrée dans des traditions de luttes urbaines aujourd’hui revues et améliorées par les initiatives citoyennes issues de la crise de 2008, des indignados en 2011 et des différentes « marées » ou mobilisations qui ont suivi dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation, de la culture et de l’écologie urbaine. Ces traditions d’autogestion et d’ « auto-gouvernement » aux racines le plus souvent libertaires et connues sous le nom de «municipalisme» ont été revisitées par les cultures et pratiques des mouvements anti-croissance, écologiste, altermondialiste et de culture libre dans la foulée et dans l’esprit des indignados de 2011 avec une maîtrise et une utilisation raisonnée et intelligente des nouvelles technologies et des médias audiovisuels. »
Cette situation inédite tant dans l’histoire espagnole que dans l’histoire européenne récente des mouvements sociaux nous invite à observer attentivement les politiques qui sont mises en place dans ces différentes villes espagnoles devenues de véritables laboratoires pour de nouvelles formes de démocratie participative et de communs urbains. Comment appuyer les acteurs de la transition en France à faire face à cette crise systémique et se nourrir des expériences positives et négatives de l’espace culturel et géopolitique comme l’espagnol? Tels sont les interrogations qui guident cette rencontre organisée par Commonspolis et le Mouvement Utopia, avec le soutien de la Fondation Charles Léopold Mayer, afin d’échanger et établir des liens avec les plateformes locales espagnoles telles que Barcelona en comú, Marea Atlántica et València en comú.
OBJECTIFS DE LA RENCONTRE:
• Contribuer à la transition vers une Europe des citoyens et des citoyennes, socialement juste et respectueuse des générations futures, des limites planétaires … Une Europe des communs.
• Diffuser en France les expériences « municipalistes » espagnoles (expériences de gouvernement local en démocratie directe) issues des mouvements sociaux citoyens post 15M (Barcelona en comú, Ahora Madrid, Marea Atlántica, València en comú).
• Faire dialoguer ces expériences afin de comprendre leur diversité historique, organisationnelle, etc. ainsi que les problèmes et défis à confronter.
• Créer des relations bilatérales entre ces plateformes politiques en Espagne et des mouvements citoyens, organisations et think tanks en France et en Europe liés aux mouvements des communs, de la transition des villes, de l’éco-féminisme, du « Buen Vivir », de la justice climatique et de l’économie sociale et solidaire.
Récits




